Et si les patients évaluaient eux mêmes leur psychothérapie?

Et si le patient évaluait lui-même sa psychothérapie ?

Et si le patient évaluait lui-même sa psychothérapie ?Il existe actuellement plus de 400 méthodes de psychothérapie, certaines anciennes, d'autres plus récentes, allant de la psychanalyse aux thérapies comportementales en passant par la gestalt, l'analyse transactionnelle, les thérapies familiales et systémiques, la psychosynthèse ou encore la PNL...




Pourquoi existe-t-il autant d'écoles de psychothérapie ? C'est sans doute parce que les résultats de ces psychothérapies ne sont pas vraiment évalués. Nul ne sait réellement laquelle est la plus efficace pour soigner tel ou tel problème psychologique. Si vous demandez conseil à votre médecin, il vous orientera vers un psychologue ou psychiatre qu'il connaît, vers une méthode pour laquelle il a observé de bons résultats chez ses patients. Il ne peut pas vous orienter en fonction de critères objectifs.

Le problème, c'est que cet état de fait est la porte ouverte aux abus de toutes sortes. Les thérapeutes mal formés, insuffisamment formés, voire non formés, abondent, les sectes s'empressent d'occuper le terrain pour recruter des membres, et des personnes assoiffées de pouvoir et d'argent organisent des formations à de nouvelles méthodes plus ou moins ' bidon '.

Alors, comment évaluer les psychothérapies ?


En 2004, les pouvoirs publics ont commandé à l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), une étude sur l'efficacité des différentes thérapies. Devant l'ampleur de la tâche, cet institut a évalué 3 méthodes : l'approche psychodynamique psychanalytique, l'approche cognitivo-comportementale et l'approche familiale et de couple.

Seuls certains troubles ont été concernés par cette étude, notamment les troubles anxieux, troubles de l'humeur, la schizophrénie, les troubles des comportements alimentaires, les troubles de la personnalité, l'alcoolodépendance, l'autisme, l'hyperactivité...

Cette étude a provoqué un véritable tollé, en particulier pour les résultats concernant la psychanalyse (approche psychodynamique). L'Inserm conclut en effet à une preuve d'efficacité de la psychanalyse dans les troubles de la personnalité borderline. Mais les autres méthodes ont démontré une efficacité nettement supérieure. La psychanalyse ne prétend pourtant pas être une psychothérapie, mais la découverte des processus inconscients en soi, la guérison pouvant venir de surcroît.

Des thérapeutes s'engagent donc pour demander d'autres études pour les psychothérapies, souhaitant ainsi se soumettre à des évaluations.

Certains thérapeutes vont encore plus loin et proposent d'organiser en parallèle des évaluations par les patients eux-mêmes. Après tout, pourquoi pas ? Dans les grandes écoles, les enseignants sont bien évalués par leurs élèves, pour le plus grand profit du niveau des études. Les personnes qui ont recours à ces thérapies pourraient donner un avis particulièrement pertinent et précieux pour les thérapeutes comme pour les personnes en souffrance et en recherche d'une thérapie adaptée.

Le psychanalyste Jacques Roques, formé à une méthode de thérapie, l'EMDR, estime que l'on ne doit pas en avoir peur en avançant des arguments tels que : ' le patient est malade, il est incapable d'évaluation ', ou ' il va en profiter pour régler des comptes '... Au contraire, le respect total du patient permettrait aux thérapeutes et aux thérapies de s'améliorer constamment et efficacement.

Si cette approche se développait, il s'agirait d'une véritable révolution dans le monde des psychothérapies...
 

Source: e sante

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